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Daphné

2020

Aquarelle

Mythologie grecque

Figures proches

Nymphes

L’histoire de Daphné et Apollon est relatée par Ovide dans les Métamorphoses (1er siècle). Daphné est une nymphe, fille du dieu du fleuve Pénée. Éprise de liberté, elle mène une vie isolée dans la forêt, et ne recherche aucunement l’amour. C’est sans compter sur l’interaction de Cupidon, qui, par fierté envers Apollon, envoie une flèche d’amour vers la nymphe et une flèche contraire vers Apollon, ce qui a pour effet de rendre le dieu fou amoureux de la nymphe mais de le repousser aux yeux de cette dernière. Au bout d’une longue course-poursuite, elle implore son père de lui retirer sa beauté, cause de son malheur. Elle est transformée en laurier, devenant l’attribut du dieu et assurant à l’arbre de rester toujours vert.

Le premier amour de Phébus fut Daphné, fille de Pénée,
amour qu’inspira non  un sort aveugle, mais la colère du cruel Cupidon.
(…)
De son carquois empli de flèches, il tira deux traits
aux effets opposés, l’un chassant l’amour, l’autre le faisant naître.
Celui qui le fait naître est doré, muni d’une pointe acérée et brillante ;
celui qui le chasse est émoussé et cache du plomb sous son roseau.
C’est le premier que le dieu lança sur la nymphe, fille de Pénée ;
mais, avec l’autre, il blessa Apollon, perçant ses os jusqu’à la moëlle.
Lui aussitôt se met à aimer ; elle, elle fuit jusqu’au nom d’amante.
Bien des prétendants l’ont courtisée ; mais, sourde à leurs prières,
ne supportant pas de connaître un époux, elle parcourt les bois profonds,
et ne se soucie ni d’Hymen, ni d’Amour, ni d’union conjugale.
(…)
« Accorde-moi, père très aimé, de jouir à jamais de ma virginité ;
Diane, autrefois, a obtenu cette faveur de son père. »
Pénée cède, bien sûr ; mais ton charme, Daphné, interdit
la réalisation de ton souhait et ta beauté fait obstacle à ton voeu.
(…)
Phébus aime et désire s’unir à Daphné qu’il a aperçue,
il espère ce qu’il désire, abusé par ses propres oracles.
(…)
ainsi le dieu s’est enflammé ; totalement embrasé,
il espère et entretient dans son coeur un amour stérile.
Il regarde les cheveux sans apprêts flottants sur la nuque de Daphné
(…)
ce qui est caché, il l’idéalise. Elle s’enfuit, plus rapide que le vent léger,
et ne s’arrête pas malgré les appels de son amoureux :
« Nymphe, fille de Pénée, je t’en prie, reste ; ce n’est pas un ennemi
(…)
ll allait parler encore mais, dans une course éperdue
la fille de Pénée a fui et l’a planté là, lui et ses paroles inachevées.
À ce moment aussi, elle lui parut belle ; les vents la dénudaient
et, soufflant de face, agitaient les vêtements qui leur résistaient,
tandis qu’une brise légère gonflait ses cheveux rejetés en arrière.
(…)
Elle est à bout de forces, livide, et, dans sa fuite éperdue,
vaincue par l’effort, elle dit en regardant les eaux du Pénée :
« Ô père, aide-moi, si vous les fleuves, avez un pouvoir divin ;
[…]
en me transformant, détruis la beauté qui m’a faite trop séduisante. »
La prière à peine finie, une lourde torpeur saisit ses membres,
sa poitrine délicate s’entoure d’une écorce ténue,
ses cheveux deviennent feuillage, ses bras des branches,
des racines immobiles collent au sol son pied, naguère si agile,
une cime d’arbre lui sert de tête ; ne subsiste que son seul éclat.

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