Voici qu'apparaît la mandragore, reine dans l'herboristerie magique. Comme la belladone, la datura, la jusquiame mais aussi la tomate, elle appartient à la famille des solanacées. Sa particularité réside dans sa longue racine dans laquelle on reconnaît une petite créature... ça vous rappelle Harry Potter !? Normal, comme beaucoup de créatures de l'histoire, sa légende a une origine antique.
On dit de sa racine qu'elle peut apporter richesse, a un usage aphrodisiaque, mais aussi hallucinogène (pas faux). Il n'en faut pas plus pour tisser une série de croyances.
Problème : rare dans nos régions, elle a un détail de taille : déracinée, son cri peut tuer. Aussi, pour s’en procurer, on dit qu’il faut attacher un chien à sa racine et s’éloigner pendant que ce dernier la tire et qu’elle pousse son terrible hurlement… Pratique encore attestée en Italie au XIXe siècle. Les auteurs anciens décrivent toute une série de rites pour la cueillir sans risque : tracer des cercles autour d’elle, des prières ou des incantations,…
Avec cette sombre destinée, la plante est liée à la magie noire : elle serait utilisée par les sorcières sous forme d’onguent pour le corps. Les Grecs l’appelaient « plante de Circé ». D’ailleurs, Jeanne d’Arc, condamnée pour sorcellerie, fut accusée d’avoir cueilli de la mandragore…
Dans les faits, c’est une plante efficace contre les maux de tête, la fièvre et les ballonnements. Elle a également été exploitée pour ses qualités narcotiques.
Liée au féminin mystérieux, ma mandragore est un mix de Vénus de Willendorf (statuette du Paléolithique supérieur) qui est interprétée comme une représentation de la Terre Mère, et d'une pin-up.