À l’orée du 25 novembre, journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes et dans un contexte social, politique et climatique exécrable, rappelons les sorcières.
J'ai souhaité reprendre un vieux dessin d'un Sabbat. L’idée a évolué vers la triple déesse – Maiden Mother Crone – représentant les cycles de la vie. De couleur violette, emblématique des féministes.
Alors que les femmes subissent et luttent pour leurs droits partout dans le monde, où les régressions et les voix s’élèvent contre la moitié de l’humanité, on ne cessera jamais de citer Simone de Beauvoir : « N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis.»
Femmes vénérées puis mises au ban de sociétés productivistes et masculinistes, femmes seules, âgées, savantes. J’ai toujours été passionnée par les sorcières et en grandissant, j’ai saisi qu’il s’agissait de notre histoire, celle des violences faites aux femmes et aux luttes qui en découlent. Comme beaucoup de féministes, j’ai fait de la sorcière une figure iconique et politique de rébellion et de sagesse.
Être sorcière, c’est écouter et observer les cycles de vie, de nature. Autrefois guérisseuse, aujourd’hui écoféministe. C’est être en connexion avec son environnement, avec l’humain, être consciente de ce qui nous entoure. Des connaissances pas si mystérieuses et qui relèvent plutôt de l’observation et de l’empathie, en souffrance dans ce monde patriarcal.
Le magique c’est finalement la nature, c’est dire l’invisible, c’est dire le vivant.
Il est plus que jamais essentiel aujourd’hui d’être une witch, de mille manières, dans le sens de l’empouvoirment des femmes dans le monde, pour nos droits.
Car la sorcière renaît toujours, comme la nature, et elle s’est de nouveau relevée depuis plusieurs années. Même si les médias nous diabolisent, encore, et en profitent pour vendre des gadgets estampillés sorcière, ça reste pour moi des graines semées.
N’oubliez jamais que nous sommes les petites-filles des sorcières qui n'ont pas été brûlées.